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27 mai 2025 – Looberghe – 27 mai 1940
Il y a 85 ans aujourd’hui, notre village était aux mains des Allemands
N’oublions-pas ceux qui ont perdu la vie ce jour-là !
Cet article n’a pour unique but que de se souvenir de ce qu’il s’est passé lors de la 2ème Guerre Mondiale et plus précisément dans notre village. C’est également un hommage à ceux qui ont donné leur vie ce fameux 27 mai 1940 et à ceux qui l’ont perdue.
Pourquoi en parler ? Après une cérémonie commémorative, le jeune enfant dit : “c’était pour quelle guerre aujourd’hui ?” Ce fut le début d’une grande conversation en famille mais quelle surprise lorsqu’il dit : “il y a eu la guerre, oui, mais pas ici, pas à Looberghe !”
24 mai : Hitler demande d’immobiliser ses divisions Panzer, la ligne générale Lens Béthune Aire sur la Lys St-Omer Gravelines ne doit pas être franchie.
Ce choix permettra aux alliés de rapatrier de nombreuses troupes vers Dunkerque et établir de solides défenses le long des canaux de l’Aa
Les routes de la région sont saturées de réfugiés et les voies vers le Sud de la France sont coupées par les Allemands. Le maire de Dunkerque demande aux autorités militaires l’autorisation d’évacuer la population civile mais le gouverneur refuse. Finalement les habitants auront l’autorisation de se réfugier dans les villages autour de dunkerque
Boulogne et Calais étant tombés les 25 et 26 mai, le groupement Von Kleist (5 divisions blindées et 3 divisions motorisées) devient tout entier disponible et va pouvoir reprendre ses attaques avec des forces sensiblement accrues : la bataille va se durcir ; la défense également.
En fin de journée du 26, nous tenons toujours le front Gravelines-Bourbourg-Capellebrouk, aux abords immédiats de l’Aa et le front Sud s’établit en fin de journée, sur la ligne Watten-Cassel
Le 27 mai : Sur le front de l’Aa, les blindés allemands reprennent leurs attaques dans la matinée après une violente préparation d’artillerie. Guderian engage toutes les disponibilités de ses trois divisions blindées contre le front Gravelines-Bourbourg-Capellebrouck-Pont l’Abbesse (sur le canal de la Haute Colme) défendu par les seuls trois bataillons du 137e Rgt qui, depuis le 24, ont arrêté, sur ce front, toutes les attaques allemandes.
27 mai : capitulation de la Belgique. Télégramme à l’Amiral Abrial : « les gouvernements français et britanniques sont d’accord pour prescrire à leurs commandements en chef Blanchard et lord Gort de défendre l’honneur de leurs drapeaux en se désolidarisant totalement d’un armistice belge ». En même temps que cette communication qui consacre la disparition d’un des 3 partenaires, Abrial fait apporter à Blanchard l’annonce des premiers embarquements anglais à Dunkerque, signe de la disparition prochaine d’un second… le tout aggravé de la nouvelle attaque allemande sur Looberghe-Cassel et des violents bombardements subis par Dunkerque au cours de la même journée

Comme toujours à chaque nouvel ordre, il comporte le paragraphe essentiel suivant : “Le nouveau front sera défendu sans esprit de recul. Tout terrain perdu sera immédiatement repris par une contre-attaque sans souci des pertes”
La résistance des troupes françaises sur l’Aa s’avère déterminante dans l’établissement d’un solide réseau défensif autour de dunkerque. Passant à l’attaque le 27 au matin, les troupes allemandes enfoncent le front de l’Aa, entre bourbourg et Looberghe, malgré une très belle défense française du 137 RI.
Dominique Lormier La bataille de Dunkerque 2011
Les Allemands, malgré une supériorité écrasante, ne réalisaient aucun progrès mais finalement, ils réussiront le 27 mai une percée entre Bourbourg et Cappellebrouck, à la jonction de deux bataillons du 137e Rgt. C’est alors une masse formidable et ininterrompue de blindés qui déferle et submerge l’aide sud (un bataillon) du 137e Rgt. se rabat sur le canal de la Haute Colme à Looberghe, le franchit malgré les inondations et vient menacer les arrières du front sud (Watten-Cassel).
Sur le front de l’Aa, le 137e Rgt a perdu en totalité son troisième bataillon et les deux autres sont réduits de plus de moitié. Il reste au total à ce régiment à peu près la valeur d’un bataillon. Des deux groupes d’artillerie qui l’appuyaient le 27, l’un d’eux, le groupe lourd de 155 C, a entièrement disparu.

“Le Maire de Looberghe a l’honneur de vous laisser savoir que nous avons eu le 27 mai, lors de l’entrée de l’Armée Allemande neuf soldats français de tués et qui ont été inhumés dans le cimetière tous sur une même ligne à 1m50 de profondeur roulés dans une couverture.
Dans un autre carré du cimetière, il y a eu 5 allemands d’enterrés, un officier mis dans un cercueil et les 4 soldats, je ne puis le dire, ils avaient un hôpital chez nous et ils y sont morts et ils ont fait tout le travail eux-même le matin de très bonne heure.
Est-ce bien utile de les mettre dans des cercueils… nous n’avons ni menuisier, ni bois et le cimetière se trouve au centre du village, et un de ces militaires français a été trouvé 15 jours après les autres…
Et présentement en hiver quand on fait une fosse pour enterrer quelqu’un, il faut un homme exprès pour tirer l’eau de la fosse tellement que l’eau en ressort du fond.”
Date décès | Nom/prénom | Date naissance |
27 mai 1940 | Pouchèle René | 19/08/1936 |
Blessé le 27 mai 1940 – DC le 28 à Calais | Deroo Bernard | 18/09/1937 |
27 mai 1940 | Devey Lucien | 24/08/1875 |
“les chemins donnant à Looberghe seront barrés par des réseaux de fil de fer de 23h à 5h exceptées les routes de Drincham à Bourbourg et de Lynck à Grand Mille-Brugghe … il faut rester à la maison de 22h à 5h…”

Courrier de Mme Mormentyn dit Melle Denise à Sœur Monique en 1995 – Réponse à une invitation
“… que je garde un très bon souvenir des 13 années passées à Looberghe de 1933 à 1946… période très difficile pour enseigner pendant l’occupation. Ces années me sont restées marquées parce que beaucoup de parents m’ont aidé à supporter la terrible épreuve que j’ai passée (parents sinistrés et réfugiés à l’école, ma soeur de 20 ans tuée aux bombardements et papa gravement blessé…”
Quelques souvenirs de Guerre
“A l’école, un matin, un monsieur vient me chercher, son petit garçon était tombé dans un fossé plein d’eau et il lui fallait une piqûre d’urgence. A travers champs, nous partons. Il me fallait passer un fossé plein d’eau. Le papa plaça sa bicyclette en travers du fossé et délicatement prenant ma main, j’ai enjambé. A mon retour, sa femme me prêta une bicyclette ! Oui, mais l’eau était sur la route, et à chaque coup de pédale, mon pied trempait largement tandis que des anguilles traversaient devant moi” (Sr M-A)
“Un jour, on me demanda d’enlever un éclat d’obus dans la jambe d’une petite fille ! Quand je vis cela, je fus désemparée, mais Dieu fut toujours avec nous ! La plaie était infectée. Après avoir flambé une paire de ciseaux, délicatement, j’ai saisi l’éclat, avec une main affermie par la prière. Dieu a fait le reste” (Sr M-A)
Témoignage des Soeurs de Saint-Paul de Chartres / Ecole Sainte-Germain
1942 : les écoles privée et publique sont continuellement occupées. L’école libre se tient tant bien que mal dans les 2 sacristies. Les écoles publiques ont des horaires très réduits et les enfants n’en profitent guère.
1944 : Ascension, le départ subit des allemands cantonnés à Looberghe depuis 4 ans a favorisé la fête (de la Communion Solennelle). Les processions des Rogations ont pu être faites à l’extérieur
Les locaux des écoles sont libérés à la grande joie de tous. Hélas ! cela ne dure pas. A cause des bombardements, une mesure générale interdit toute réunion dans les classes. Et voilà de nouveau les enfants livrés à eux-mêmes ! depuis le 15 mai




Il y a 85 ans, l’Allemagne Nazie entrait dans notre village pour y rester jusqu’en mai 1944. Les panzers ont remporté des combats décisifs malgré une résistance farouche et parfois héroïque des troupes françaises.
N’oublions pas ces soldats français assurant la défense du village alors que les soldats de la BEF (British Expedionary Force) doivent se rassembler sur les plages pour embarquer à destination de l’Angleterre dans le cadre de l’opération Dynamo.